L’Algérie se dirige petit à petit vers l’abandon graduel de l’industrie du montage des véhicules neufs. Ou plutôt de la pseudo-industrie du montage qui n’a pas atteint ses objectifs escomptés depuis le lancement de la première usine de montage des véhicules en novembre 2014. C’est pour cette raison que l’Etat algérien s’apprête à autoriser l’importation des véhicules d’occasion de moins de 3 ans.
Officiellement, le retour à l’importation des véhicules d’occasion est justifié par le gouvernement actuel par la nécessité de « faire pression » sur le marché des véhicules assemblés localement, a indiqué samedi à Alger, le ministre du Commerce, Saïd Djellab.
« L’un des objectifs de l’importation des véhicules d’occasion (moins de 3 ans, Ndlr) est de faire pression sur les prix des véhicules fabriqués localement. Ca va constituer un facteur externe favorisant la baisse des prix, et permettre de donner une chance au citoyen d’acquérir un véhicule selon ses moyens », a déclaré Saïd Djellab à la presse, en marge d’une rencontre d’évaluation avec les directeurs de son secteur.
Ainsi, les ministres des Finances et du Commerce ont été chargés d’élaborer une « conception sur les mécanismes juridiques permettant au citoyen d’importer les véhicules d’occasion ». Le retour de l’importation des véhicules d’occasion se fera « dans le respect des normes et exigences techniques, environnementales et sécuritaires », souligne Saïd Djellab.
Dans ce sens, il a expliqué que ce dispositif concernera exclusivement les véhicules de moins de trois ans, mais sans donner plus de détails sur ce dossier « en cours de maturation ». La conception en cours d’élaboration par les ministères des Finances et du Commerce inclut également le passage par voie bancaire pour le paiement des véhicules importés ainsi que les tarifs douaniers à fixer pour ce genre de transaction.
Mais, officieusement, confient des sources bien informées à Algérie Part, une orientation officielle est en train d’être adoptée par les autorités algériennes : il n’est plus question de conserver le modèle des usines de montage des véhicules en Algérie. L’Etat algérien va faire le tri des projets existants et ne conservera que les usines qui peuvent justifier d’un taux d’intégration raisonnable et sérieux.
Les autres usines seront fermées et leurs avantages fiscaux et parafiscaux annulés. Un rapport accablant sur l’industrie du montage des véhicules neufs a été adressé récemment au gouvernement algérien par l’Inspection générale des Finances (IGF). Ce rapport a même atterri au cabinet du Chef d’Etat-Major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah. Ce rapport est accablant et relate les rouages d’une véritable arnaque causant des dégâts au Trésor Public. Preuve en est, la facture d’importation des collections CKD destinées à l’industrie de montage des véhicules touristiques a atteint près de 3 milliards de dollars en 2018 contre 1,67 milliard de dollars en 2017, selon les chiffres des Douanes algériennes.
L’Algérie n’a donc fait que très peu d’économie de devises et n’a gagné aucun tissu industriel pénalisant ainsi les consommateurs algériens dont le pouvoir d’achat ne leur permet pas d’acquérir un véhicule neuf.
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