Le nouvel aéroport d’Oran n’a pas encore vu le jour. Mais son chantier a profité à de nombreux oligarques algériens qui ont ramassé énormément d’argent public dans ce chantier géré de manière très suspecte, a-t-on appris au cours de nos investigations.
Il faut savoir que tout a commencé en mars 2010, un contrat a été signé officiellement entre l’Etablissement de Gestion de Services Aéroportuaires (EGSA) d’Oran et le bureau d’études français « Egisavia », filiale du groupe EGIS, une grande entreprise d’ingénierie française. Lancée en mai 2010, l’étude de ce bureau d’études français avait permis de préparer l’avis d’appel d’offres relatif au projet de modernisation et d’extension de l’aéroport international d’Es-Sénia qui devait être lancé en 2012.
Mais ce marché a été attribué, en novembre 2012, à l’entreprise publique Cosider Construction en mode gré à gré pour 20,99 milliards de dinars, à savoir près de 200 millions de dollars, avec un délai contractuel de 64 mois (5 ans et 4 mois). Un coût nettement plus élevé que les premières estimations du bureau d’études français évalué à quelques 135 millions d’euros.
L’homme qui est à l’origine de la toute mauvaise gestion et manque de transparence qui entoure cet important chantier public s’appelle Kessal Abdelkader, c’est le Directeur général de l’EGSA d’ORAN. Nous avons constaté au cours de nos investigations que ce dernier n’était pas prédestiné à devenir Directeur Général de l’EGSA d’ORAN. Or, Ali Haddad a réussi à le placer dans ce poste stratégique à la suite d’un impressionnant lobbying en dépit des antécédents de Kessal avec la justice algérienne.
Selon plusieurs sources concordantes, Ali Haddad voyait en Kessal un homme manipulable, malléable qui pourrait arranger ses intérêts voraces. Le milliardaire algérien qui se trouve en ce moment derrière les barreaux à la prison d’El-Harrach lorgnait des parts généreuses du marché de la construction du nouvel aéroport d’Oran.
Aux yeux du lobby d’Ali Haddad, Kessal Abdelakder était l’homme parfait qui convenait à cette mission délicate. Il avait déjà avant sa nomination des antécédents avec la justice algérienne. Il fut limogé de la société d’Infrefer pour détournement de fonds publics, surfacturation et abus de biens sociaux. Kessal Abdelakder fut même condamné à la prison avec sursis, a-t-on encore appris suite à nos investigations.
Kessal Abdelkader a été nommé Directeur Général de l’EGSA d’ORAN grâce à l’intervention d’un intermédiaire qui se prénomme Mohammed YACOUB, né le 5 janvier 1967. Celui-ci n’est que l’homme de paille d’Ali Haddad en France, gérant de la société HIG dont il est actionnaire à hauteur d’un 1 % alors que l’oligarque algérien possède 199 % des actions de cette société française.
ALI HADDAD avait un plan bien huilé : son projet consistait à écarter la société Cosider de la réalisation de l’aéroport d’Oran afin de réaliser la construction de la nouvelle aérogare avec son Groupe l’ETRHB et en assurer, par la suite, la gestion pour en tirer de conséquents profits.
Pour cela, ALI HADDAD avait besoin d’un pion qu’il pouvait manipuler à sa guise et KESSAL Abdelkader présentait le profil parfait pour ce rôle. Ainsi, Ali Haddad aurait ordonné à KESSAL Abdelakder par le biais de Mohammed Yacoub de mettre Cosider en mise en demeure pour prétexter une résiliation du contrat avec l’entreprise publique et la remplacer par l’ETRHB HADDAD.
Mais Kessal Abdelkader ne va pas réussir dans cette mission de sale besogne et Ali Haddad s’est finalement rendu compte qu’il avait réalisé un mauvais investissement en plaçant KESSAL Abdelakder à la tête de l’EGSA d’Oran puisque ce dernier n’avait pas été à la hauteur des espérances du roi des oligarques algériens.
Pour rectifier cette contre-performance, Ali HADDAD a tenté, dans u deuxième temps, d’obtenir la construction du parking à étages dont le coût final était estimé à environ 12 millions d’euros. Or, KESSAL Abdelakder a trahi Ali Haddad en négociant ce marché en cachette avec Barhim Hasnaoui, un autre oligarque bien introduit dans l’ouest algérien.
En échange, Brahim Hasnaoui devait lui octroyer un duplex et lui assurer une protection auprès de l’ancien chef de sûreté de la wilaya d’Oran et contrôleur de police de la région Ouest, Salah Nouasri ainsi que le Wali d’Oran, Mohand Chérifi, un proche de Rebbouh HADDAD, le frère d’Ali Haddad.
Kessal Abdelkader se sentait en danger et éprouvait le besoin d’être protégé car il était impliqué dans plusieurs malversations et fraudes pour non-respect à la réglementation et violations du code des marchés publics. Et Algérie Part avait publié auparavant des enquêtes prouvant l’implication de ce haut responsable de l’aéroport d’Oran dans des affaires louches.
En mars 2018, un appel d’offres a été lancé pour équiper le futur nouvel aéroport d’Oran en scanners et équipement de sûreté. A cette période, KESSAL Abdelakder a entamé une manœuvre très controversée en refusant l’octroi du cahier des charges à un géant mondial de ce secteur. Kessal Abdelkader voulait à tout prix favoriser la société VISIOM qui réalise seulement un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros et n’a jamais fabriqué un seul scanner.
L’offre de VISIOM était de 5.100.000€, garantie 24 mois avec un délai de fabrication 11 mois. Son concurrent,
Son concurrent, le leader mondial SMITHS HEIMANN a fait une offre alléchante qui était de 3.800.000€, garantie 36 mois avec un délai de fabrication de 4 mois.
KESSAL ABDELAKER a réalisé un cahier des charges sur mesure avec la complicité du bureau d’étude EGIS AVIA pour la société VISIOM afin que le véritable bénéficiaire ALI HADDAD puisse obtenir ce marché et détourner l’argent de l’état algérien sans être inquiété
On constate donc un énorme conflit d’intérêt : Mohammed YACOUB, l’associé d’ALI HADDAD, aurait eu deux casquettes : il était à la fois gérant de la société HIG qui est le sous-traitant du bureau d’étude EGIS AVIA pour des marchés importants sur l’Aéroport d’ALGER et sur l’Aéroport d’ORAN, et en même temps il assumait la mission de représentant de la société VISIOM.
Une enquête a été ouverte par les services de sécurité en septembre 2018 pour plancher sur ces anomalies. Deux inspecteurs ont été dépêchés auprès de l’EGSA d’Oran avec les services de sécurités. Plusieurs incidents et irrégularités ont été constatés par les enquêteurs :
Mohammed YACOUB aurait chargé KESSAL d’éliminer le concurrent de VISIOM.
A son tour KESSAL avait exigé de la part du président de la commission SAMIR BERKHISSA et de NADJIB ALLAH BENCHANAN vice-président de la commission de retirer plusieurs documents du dossier du concurrent de VISIOM afin de l’éliminer de manière illégale.
Force est enfin de constater que le milliardaire ALI HADDAD ne pouvait guère gagner des marchés de manière honnête, il avait besoin d’utiliser des méthodes occultes et frauduleuses en se servant de la complicité de certains administrateurs véreux. En guise conclusion, il nous paraît important de souligner que la société VISIOM a été depuis « Black-listée » en Algérie.
Quant à ALI HADDAD, il se trouve actuellement à la prison d’El Harrch. Abdelkader Kessal, quant à lui, il fait l’objet d’une interdiction de quitter le territoire national (ISTN) après avoir été placé sous contrôle judiciaire.
L’article Exclusif. Ali Haddad, Hasnaoui : comment les oligarques algériens ont tenté de détourner plusieurs millions d’euros du marché du nouvel aéroport d’Oran est apparu en premier sur Algérie Part.
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