A cinq semaines de la présidentielle, l’imbroglio reste total en Algérie. C e scrutin dont la date est fixée au 4 juillet est toujours catégoriquement rejeté par le mouvement de contestation qui vient de manifester pour le 14ème vendredi consécutif . De plus, il risque d’être annulé, faute de candidat.
Délai légal
Le délai légal pour déposer les dossiers de candidatures ayant expiré samedi à minuit, le Conseil Constitutionnel dispose à présent sur son bureau, de deux dossiers de candidatures émanant d’inconnus issus de la société civile, Abdelhakim Hamadi et Hamid Touahri. A ce jour, aucune personnalité d’envergure n’a fait publiquement acte de candidature à la présidentielle. Pour être validées, ces deux candidatures doivent franchir les étapes fixées par la loi, à savoir l’obtention de 60.000 parrainages d’électeurs ou de 600 signatures d’élus. Faute de quoi, les dossiers seront irrémédiablement rejetés. Le conseil constitutionnel dispose de dix jours pour examiner leur conformité avec la loi électorale.
Situation inédite
C’est une situation inédite que vit actuellement l’Algérie, estime la radio publique, qui livre une analyse différente de celle du conseil constitutionnel. Selon elle, aucun dossier de candidature n’a été déposé. Le site d’informations TSA affirme, de son côté, qu’aucun candidat n’est parvenu à réunir le nombre de signatures nécessaires. Quant à El Watan, il anticipe que, faute de candidats, « le pouvoir annonce, bientôt, le report de cette joute à une date ultérieure ».
Cette impasse survient alors que le pays est traversé, depuis le 22 février, par des manifestations massives nourries au départ par la volonté d’Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat. Son retrait n’y a rien fait. Les manifestants restent mobilisés, et réclament le départ de l’ensemble du « système » au pouvoirdurant les deux décennies de règne de Bouteflika. Le mouvement rejette non seulement la tenue d’une élection présidentielle mais exige, avant tout scrutin, des structures de transition à même de garantir une élection libre et équitable.
Délais constitutionnels
Insensibles à la rue, le pouvoir actuel et son président par intérim Abdelkader Bensalah s’en tiennent pour l’instant aux délais constitutionnels : l’élection d’un nouveau chef de l’Etat doit avoir lieu dans les 90 jours suivant le début de l’intérim. Celui-ci a démarré le 9 avril. L’homme fort du pays, le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a lui aussi opposé une fin de non-recevoir aux revendications de la contestation. Il a appelé à accélérer les préparatifs de la présidentielle afin d’éviter un « vide constitutionnel » et de juguler « ceux qui veulent faire perdurer la crise ».
Source : Les Echos
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