Appeler les femmes le « sexe faible » est une diffamation, c’est l’injustice de l’homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes » Gandhi
Dans les sociétés occidentales, la démocratie correspond à leur trajectoire historique, à leur philosophie politique, à leur élite intellectuelle qui place l’homme. C’est une donnée endogène à la société européenne qui reflète sa propre histoire gréco-romaine et ses propres croyances religieuses. Une société qui « féminise » les hommes dans leurs émotions, leurs sentiments, leur psychologie et « masculinise » les femmes dans leurs façon de vivre, de s’habiller et de travailler. Une société où l’éducation des filles et des garçons est indifférenciée. Des couples qui mettent au monde des enfants sans attachement familial centrés sur leurs propres désirs. Une société où l’argent remplace le phallus au lit, castre l’homme et avilit la femme Une société où l’homme perd sa virilité et la femme sa féminité. Une société où la femme investit l’espace public et l’homme se réfugie dans l’espace privé. Les femmes ont investi massivement le marché du travail où toutes les carrières professionnelles leurs sont ouvertes.
En Algérie, les hommes fuient l’effort physique, l’endurance morale, les métiers manuels et agricoles et se consacrent au commerce de l’alimentaire et du cosmétique. Nous assistons à une « féminisation » rampante de la société. Une société où l’époux n’a plus d’autorité sur son épouse qui vaque librement à ses occupations abandonnant l’éducation de ses enfants les livrant aux démons de la rue. Une société où la femme fatiguée par un rythme infernal qu’elle s’impose, s’épuise très vite, vieillit mal et meurt prématurément.
Une société où les liens de filiation sont rompus ; le frère ne demande plus après son frère et les parents ne cherchent plus après leurs enfants. Des enfants roi qui se transforment en adultes tyran. Est-ce l’individualisme que l’on recherche c’est-à-dire une société dans laquelle nos enfants ne seront plus solidaires de leurs familles mais agissent comme bon leur semble comme s’ils étaient tombés du ciel c’est-à-dire des enfants « x ». Des individus asexués sans identité, sans racine,, sans ancêtre, sans traditions, sans milieu, sans foi ni loi qui n’obéissent qu’ à la force du grand nombre. En investissant massivement le marché du travail, les femmes se sont coupées de leurs enfants pour en faire plus tard des adultes asexués. C’est cela la société démocratique qui nous envoûte, nous absorbe, nous ensorcelle. Nous adoptons sans état d’âme le mode de vie et de pensée occidental. Nous tournons le dos à nos racines, à notre histoire, à nos traditions, à notre religion. Nous finirons par rester seul face à soi-même, sans lien de filiation, sans honneur, sans dignité dans un dénuement total et un égarement manifeste.
Tout cela pour dire que la femme est à la démocratie ce que l’homme est pour la dictature. Sur un autre registre, l’islam habille les femmes en les entourant de mystères alimentant les fantasmes des hommes. Et l’occident dénude les femmes et les expose en vitrine au regard impudique des hommes. Que nous enseigne les démocrates occidentaux : « Faîtes ce qu’on vous dit, et ne faites pas ce qu’on fait ». La laïcité n’est pas un cache sexe et le voile n’est pas une ceinture de virginité. « Couvrez moi ce sein que je ne saurais voir » disait Molière. Une femme sans foulard est comme une maison sans rideaux, elle est soit à vendre, soit à louer. Que les uns et les autres nous dévoilent leur part d’ombre et leur part de lumière. Entre la rigueur islamique et les libertés laïques, le monde arabe se recherche. En islam, être marié revêt une part importante de la religion musulmane. Le seul cadre pour l’activité sexuelle, c’est le mariage. Le mariage est devenu tellement cher que les prétendants au mariage attendent jusqu’à trente ans sinon plus pour se marier et à condition de disposer d’un logement et d’un travail ou d’un commerce. Le taux de chômage en Algérie est parmi les plus élevés dans le monde arabe et touche particulièrement la jeunesse. Les deux tiers de la population ont moins de trente ans. Le chômage touche plus de 30 % de la population en âge de travailler.
Ce taux résulte de l’absence de stratégie saine de développement et d’une opacité dans la gestion des ressources financières du pays sans oublier un système éducatif inadapté où des diplômés de l’université sont sans emplois. Il s’agit d’un chômage de longue durée qui contribue à la dévalorisation de l’enseignement. Les compétences enseignées ne correspondent pas souvent aux besoins du marché. La politique d’infantilisation a féminisée la société. De l’enfant roi on est passé l’adulte tyran. Quand l’enfant est roi, ce sont les femmes qui exercent la régence. Devenu adulte, il cherche à se substituer à l’autorité de l’Etat. Les rapports parents-enfants sont de l’ordre de la séduction qui est le contraire de l’éducation. La télévision s’est substituée à la famille.
Le père n’est plus capable d’aider ses enfants à rompre le lien fusionnel avec leur mère. Une famille patriarcale où les relations parents-enfants se superposent entre le chef de l’Etat et la société. Le couple n’est plus un espace d’intimité mais une préoccupation de groupe. Il est clair que favoriser l’abstinence et la frustration est le meilleur moyen de conduire l’individu à enfreindre les règles avec toutes les conséquences qui en découlent. La répression sexuelle est la marque de fabrique de toute dictature qu’elle soit privée ou publique. Si la dictature arabe se voile la face et se cache sous un hidjab, la démocratie occidentale se dénude en se déhanchant et s’offre en spectacle alimentant les fantasmes des uns et frustrations des autres. Le meilleur moyen de garder le pouvoir sur la famille c’est d’empêcher ses enfants d’avoir des relations conjugales. Et pour le chef d’Etat, d’empêcher ses sujets de s’émanciper, de s’opposer à lui, de disposer d’une pensée critique et d’une liberté de mouvement.
La sexualité imbibée de religiosité est un outil de contrôle puissant de la dictature. Le patriarcat vit ses dernières heures de gloire. Cette frustration sociale et sexuelle des jeunes donne un sentiment de mépris et d’humiliation. La question de la sexualité est un enjeu majeur pour l’émancipation individuelle et collective. La misère psychique et sexuelle des jeunes entretient les régimes politiques en place. Un Etat autoritaire a besoin de sujets soumis. Pour ce faire, la répression sexuelle est un des vecteurs de la reproduction de l’ordre social dominant. Le refoulement sexuel produit des ressorts émotionnels et mentaux de la soumission à l’autorité sous toutes ses formes ; parentales, sociales ou politiques. Les relations de pouvoir entre le chef d’Etat et son peuple sont reflétées dans les liens entre le chef de famille et ses descendants. L’Etat autoritaire a un représentant dans chaque famille. Le père devient la ressource la plus importante de la préservation du régime politique. Se marier et avoir des enfants, est un impératif individuel et social. Le droit au mariage ne se mendie pas, il s’arrache. Le recul de l’âge du mariage engendre aussi des problèmes de stabilité dans la vie psychique et aggrave les tentations. L’être humain a en lui-même toutes ses pulsions, il faut bien qu’elles s’expriment parce que s’il les garde en lui-même, il va être dévoré par le stress. L’instinct sexuel étouffe la raison. La force la plus puissante chez l’homme, c’est sa sexualité.
Et cela les gens du marketing politique ou commercial l’ont très bien compris. La sexualité des jeunes est un domaine éminemment politique, elle traduit un rapport de force dans la société. La sexualité des jeunes reste un des leviers de domination politique de la société.. Pris en otage entre les préceptes religieux et les exigences de la modernité, la jeunesse se trouve désemparée. La satisfaction sexuelle des jeunes adultes, dans un cadre moral organisé, libère les énergies, stimule la production et éveille les consciences. « Si l’âme n’est pas satisfaite sexuellement, elle se cabre, se refuse au travail, devient triste » Le mariage en terre d’islam est considéré comme le cadre légitime par excellence de fusion de sexualité et de la procréation. L’arabe langue de l’islam commence par la lette « alif », un comme Adam et suivie par la lette « ba » comme Eve, l’une est debout et droite, l’autre est couchée et ronde. L’humanité s’est constituée à partir de ces deux êtres complémentaires et non opposées comme nous le suggère les chuchotements diaboliques débouchant sur des divorces multiples et rapides avec des retombées sur les enfants privés de parents et de toit se retrouvant pratiquement dans la rue livrés a la violence et à la perversion. Dieu unit, il est Un ; le diable divise, il a plusieurs visages.
Par le Dr A. Boumzrag
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