Algérie – Le scandale des silos métalliques de stockage de blé, révélé par ALG24 en mai 2018, a refait surface ces derniers jours. Devant la tournure que prennent les événements, le devoir de correction s’impose.
Depuis des mois, M. Talaï fait l’objet d’une campagne de lynchage médiatique. Une cabale qui s’est accentuée depuis qu’il ait été annoncé comme possible successeur de Mouad Bouchareb à la tête de l’Assemblée populaire nationale.
Suite à la révélation de l’affaires des 30 « silos fantômes », l’Office central de répression de la Corruption (OCRC) a mené une enquête et un rapport a été émis en date du 26 novembre 2018.
Ayant quitté Batimetal, entreprise chargée de la construction des silos avec un partenaire italien, en janvier 2015 pour rallier Imetal puis prendre les fonctions de ministre des Transports et des Travaux publics, la responsabilité de Boudjemaâ Talaï se limite aux circonstances d’attribution du marché par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) à Batisilo, groupement algéro-italien (Batimetal et Borghi).
Suite à un appel d’offre international, le marché d’étude et de construction de 30 silos métalliques avait été attribué, le 25 septembre 2012, au Groupe chinois SinoHydro Limited Corporation. le 4 novembre de la même année, le groupement algéro-italien avait introduit un recours. Cette société avait été écarté lors de l’étude des appels d’offre, car la société italienne Sarl Borghi était considérée comme ne disposant pas d’une « notoriété reconnue et confirmée ».
Le 28 novembre 2012, l’attribution provisoire du marché a été retirée à la société chinoise. Le 11 mai 2013, c’est en gré à gré que le marché d’étude et de construction de silos métalliques a été attribué à Batisilo pour un montant de 22,79 milliards de dinars, suite à une décision du conseil du gouvernement présidé par le Premier ministre de l’époque, Abdelmalek Sellal.
Les raisons de l’octroi du marché à Batisilo
Dans son rapport, l’Office central de répression de la Corruption estime que l’attribution de ce marché au groupement algéro-italien (Batimetal 66% – Borghi 34%) a été faite dans le respect de la procédure et qu’il n’existe aucun soupçon de corruption.
Si le gouvernement de l’époque avait préféré octroyer ce marché au groupement Batisilo, c’est parce que cela lui permettait de payer 66% du coût du projet en dinar, alors que le groupe chinois sélectionné au départ devait être payé en devises.
En outre, Batimetal s’était engagé à assurer toutes les étapes, notamment celles relatives au génie civil, à l’exception des cellules et équipements spécifiques qui devaient être fournis par la société italienne.
Quel rôle pour Boudjemaâ Talaï ?
Le marché d’étude et de réalisation de 30 silos métalliques de stockage de blé a été officiellement attribué à Batisilo le 26 mai 2013. Cependant, la décision de lancement des travaux n’a été délivrée qu’en janvier 2014.
A cet effet, seule une partie de l’étude technique avait été effectuée avant le départ de Boudjemaâ Talaï en janvier 2015 pour prendre brièvement la Direction générale d’Imetal. Cinq mois plus tard, il avait été nommé ministre des Transports et des Travaux publics.
D’ailleurs, la liste définitive des lieux de réalisation des 30 silos n’a été fixée qu’en fin mars 2016, alors que M. Talaï était ministre depuis près d’un an. Il ne pourrait donc pas être pointé pour le flagrant retard accusé et autres défaillances survenues par la suite.
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